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Info techno! Les bridges et les flashs externes

Qu’est-ce que ces appareils ont de commun, à part d’être appelé «Bridge»? Bien sûr, ce sont des appareils ressemblant à des appareils réflex, avec toutefois un objectif solidaire du boitier!

Est-ce là, la seule différence d’avec les appareils à objectifs interchangeables ?

Voici des appareils populaires dans cette catégorie:

Je vous les ai tous présentés vue du dessus afin de faire ressortir un trait important, ils ont tous un sabot pour recevoir un flash «cobra» externe!

Oui les réflex et les appareils sans miroir ont presque tous également un sabot pour recevoir un tel flash!

Alors quel est le mystère ?

Celui-ci réside dans les obturateurs mécaniques des appareils «bridge», incluant les compacts haut de gamme avec une griffe flash et un objectif solidaire.

Il s’agit de l’obturateur central!

Sur ces appareils, contrairement aux appareils à objectif interchangeable, l’obturateur est solidaire de l’objectif et non du boitier. Il s’ouvre d’un coup et non par section.

Avec un obturateur central appelé «leaf shuffer» en anglais, il n’y a pas de limite de la vitesse de synchronisation du flash qui est permise souvent jusqu’à 1/1000 de seconde et même parfois jusqu’à 1/2000 de seconde! En fait c’est la vitesse limite de l’obturateur qui est la limitation!

Vous pouvez facilement déboucher un contrejour, en plein soleil avec le flash «cobra» sans être obligé de réduire la vitesse d’obturation à 1/200e ou 1/160e et cela sans perte de puissance du flash causé par les modes HS de ce certain modèle! Lorsqu’il est présent, le flash intégré peut également être utilisé ainsi!


Voici l’opération d’un obturateur central:

Celui-ci est totalement ouvert lors de l’éclair du flash.

Sur les appareils modernes, l’obturateur est ouvert en mode d’attente d’une pose, lorsque vous appuyer sur le déclencheur, l’obturateur se ferme (le capteur d’image est vidé de ses charges électriques résiduelles), s’ouvre pour la durée de l’exposition, se referme (l’image est transférée dans la mémoire cache de l’appareil), le capteur reprend son état d’attente, afin de permettre au viseur électronique ou à l’écran arrière de réafficher ce que voit le capteur d’image. L’image contenue dans la mémoire cache est traitée et transférée sur votre carte mémoire.


Voici l’opération d’un obturateur à rideau tel qu’il se retrouve sur les appareils réflex et sans miroir:

Pour la vitesse de synchronisation et les vitesses inférieures.

Le rideau est totalement ouvert lors de l’éclair du flash

Sur les appareils sans miroir ou les réflex en «live view», l’obturateur est ouvert afin d’acquérir l’image pour sa visualisation dans le viseur ou l’écran arrière.

Lorsque la vitesse dépasse la vitesse de synchronisation:

Celui-ci n’est totalement ouvert lors de l’éclair!

L’obturateur à rideau n’ouvre entièrement que pour les vitesses égales ou inférieures à la vitesse de synchronisation, cette valeur est variable selon l’appareil. Ce qui est nécessaire afin que l’éclair très bref du flash atteigne tous les pixels du capteur d’un seul coup!

Flash HS

Pour les vitesses supérieures à cette vitesse, seulement une partie du capteur est exposée à la fois. C’est le passage d’une fenêtre, ayant la largeur temporelle correspondant au réglage que vous avec sélectionné, qui assure que chacune des parties du capteur est exposée pour le temps prévu. 

Comme vous le devinez, le flash ne peut alors qu’exposer qu’une partie du capteur! Il existe avec certains flashs sur certains appareils, des modes «haute vitesse» qui répartissent l’éclair afin que toutes les parties du capteur soient exposées, toutefois cela se fait au détriment de la puissance du flash.

 

Une conséquence inattendue de l’utilisation d’un obturateur à rideau:

Cela implique que les photos que votre appareil prend durent au minimum le temps correspondant à votre vitesse de synchronisation!

Si celle-ci est de 1/160 s, même les photos prisent avec un réglage de 1/2000 s, sont prises en 1/160 s ! Toutefois chaque pixel du capteur est exposé 1/2000 s.

Ce qui peut créer des déformations étonnantes!

Voici deux photos anciennes célèbres de Charles-Henri Lartigue qui illustre bien ce phénomène : 

Comme le haut de la photo n’a pas été pris en même temps que le bas, il s’en suit une déformation, accentuée par le fait que Lartigue essayait de suivre son sujet.

 

Ces photos ont été prises avec un « ICA réflex 9X12 » muni d’un objectif ultra lumineux ouvrant à f:4,5

Une petite note : Si votre appareil possède un mode silencieux, ce qui est le cas pour de nombreux appareils sans miroir, ce mode fait en sorte que l’obturateur mécanique ne se déclenche pas, afin de ne pas faire de bruit. Pour la plupart des appareils sur le marché (mars 2020), le flash interne ou externe n’est pas fonctionnel en mode silencieux. Cela est dû à la méthode de vidange du capteur dans ce mode.  Pour que le flash fonctionne, il faut désactiver le mode silencieux et utiliser l’obturateur mécanique.

Citation :

« Nous ne pouvons pas déplacer les éléments dans une scène, mais nous pouvons nous déplacer par rapport à eux en changeant simplement de place » David duChemin