Il y a à peine un an que je commence à comprendre ce que je fais en photographie. Avant, je prenais des photos pour des souvenirs, sans plus.
Je prenais des photos lors de voyages, de célébrations particulières. D’une manière naturelle, je composais l’image instinctivement sans trop avoir les connaissances de base en photo pour donner un rendu toujours acceptable de l’image.
J’ignorais complètement l’existence d’un club de photo en Mauricie. J’en ai entendu parler lors d’une session de formation de Lightroom ( studio Gosselin ) en octobre 2018, où les participants au cours mentionnaient le ClubPM. Dani encourageait les discussions pendant le cours. Il parlait du club comme d’une ‘’ belle gang ‘’. Les membres du club qui accompagnaient Jean-Jacques lors de cette session étaient Lise Patenaude et Martine Radeff. Je crois qu’Angèle était de la partie également.
Ce qu’il y avait de particulier durant cette période, c’était la première fois depuis des années, que je pouvais me permettre de faire une activité de soir, alors que la maladie avait ralenti passablement mon rythme de vie. Ce qui m’a comblé énormément, c’était la possibilité de m’ouvrir à un nouveau monde, le monde de la photo. Ce qui me plaisait davantage de semaine en semaine. Ces six semaines m’ont apporté beaucoup émotivement dans la perspective de retour à la vie normale après une longue maladie.
La grande interrogation qu’il a eue avec ce petit groupe au sujet du ClubPM était: est-ce que c’est un regroupement d’experts ( que ça fait 20 ans qu’ils pratiquent ) cloisonnés, qui ne laissent aucune place aux nouveaux venus? Vous voyez le genre, etc. La réponse: non, non, non; c’est ce qu’il a vécu par lui-même à l’automne 2018.
Le côté positif en regard avec le club s’avère la qualité des échanges entre les membres, malgré que certains soient vraiment chevronnés. Je n’ai jamais ressenti de rejet venant de quiconque au sein du regroupement.
Au début de l’intégration, on se demande toujours si nous pouvons être considéré comme un interlocuteur valable lors des discussions. Grâce à l’attitude des gens, l’ouverture s’est manifestée de suite, l’approche particulière de Marie-Claude Bernard, de Yvan Cossette, pour ne nommer que ceux-là. Le party de Noël a confirmé le tout.
La photographie a toujours été importante durant ma vie. Mais de comprendre ‘’ Pourquoi une photo devient belle, oh boy! ‘’ Ça, c’est tout nouveau pour moi. Plusieurs photos que je trouvais belles autrefois sont maintenant considérées comme ordinaires. En grande partie attribuable au développement d’un oeil critique, par la progression de ma formation. La photo est devenue un projet de retraite.
Dans ma vie active, je travaillais dans le domaine de la recherche en environnement. J’étais professeur à l’UQTR dans le domaine de la limnologie, qui est comme l’océanographie, mais en eau douce. Ce qui fait que je travaillais sur les lacs, les rivières, mais principalement sur le fleuve Saint-Laurent ( de l’embouchure du lac Ontario, en eau douce, à Cornwall jusqu’en eau salée, de l’autre bord de l’Île au Coude ) et le lac Saint-Pierre.
Mon bébé a été le Lamsilis, le bateau de recherche de l’université que j’ai contribué à faire construire.
Je prenais à cette époque, des photos de l’équipage en action. En tant que chef de mission, le temps me manquait… Des pros comme l’équipe de ‘’Découverte’’ de Radio-Canada, se sont plutôt chargés de faire deux émissions couvrant certains aspects de mes recherches.
Le concept de ce bateau est venu lors de mon travail au Japon, j’y ai travaillé pendant 4 ans à temps plein et 2 autres années, à temps partiel. Je travaillais sur le lac Biwa, le plus grand réservoir d’eau potable de ce pays. Cette opportunité s’est présentée suite à mon postdoctorat ( fellowship ). Ce projet international impliquait la collaboration de chercheurs de partout dans le monde, sous la responsabilité de l’université de Kyoto et de l’université Laval. Quel chance!
Une belle histoire romantique côtoie ce périple à l’Orient. Jean-Jacques, comme il le dit, a vécu quelques vies. Suite à une séparation récente et un passage agréable de temps de fêtes avec une nouvelle flamme, Jean-Jacques avait négocié un billet ouvert, aller-retour pour le Japon pour sa conjointe. C’est ainsi que sa Loulou a pu l’accompagner au pays du soleil levant. Elle avait la possibilité entière de retourner à la maison, ici au Québec, si le nouveau couple n’avait pas été heureux. Et bien non, ils sont toujours ensemble jusqu’à ce jour…
Si vous voulez voir la passion dans le discours d’un homme, parlez-lui des codes et du choc culturel entre l’Orient et l’Occident, un grand philosophe ce Jean-Jacques.
Le retour au Québec s’est fait suite à une réflexion très profonde, car Jean-Jacques et Loulou voulaient adopter un enfant, et il leur était impossible d’adopter un enfant au Japon en tant qu’étrangers, sous peine que l’enfant se fasse exclure de la société nippone.
Il a parcouru l’Europe également, en voyage personnel et quelques fois professionnel. Jean-Jacques ne visite pas un nouveau pays sous le tracé prédéterminé des agences touristiques. Il aime s’intégrer au quotidien des gens vers lesquels il s’approche. Lorsque le temps lui permet, du moins c’est ce qu’il préfère.
Jean-Jacques m’avoue qu’il ne connaissait pas Trois-Rivières, ayant passé sa vie de chercheur à Québec et Montréal. Il a terminé sa carrière à l’université, ici même.
Du point de vue photographique, Jean-Jacques ( avec son humanisme ) aime particulièrement la photo de rue. Je me sens un peu prétentieux de dire que je fais de la photo de rue. J’aime les gens, les approcher et obtenir d’une certaine façon leur approbation pour effectuer mes captures. Il n’aime pas se sentir voleur du moment lors de son passage.
L’architecture le passionne également, les vieux continents tu voies, il me dit, la Crête avec 6000 ans d’histoire, la Grèce. Capturer le génie humain qui a bâti ces structures hors du commun. La photo, c’est l’instrument qui nous permet d’emmagasiner un moment dans l’histoire, un instantané dans le continuum du temps.
Sentez-vous le genre de discussion qui nous a fait passer un agréable moment, le temps qui file sans que nous en soyons conscients, une belle richesse cet homme.
Je suis heureux de faire partie de tes amis Jean-Jacques, salut.